Le célèbre écrivain américain Stephen King a vu ses œuvres littéraires plus d'une fois transposées au cinéma ainsi qu'à la télévision. Cette fois, c'est au théâtre que l'on pourra découvrir son thriller Misery. Autant vous dire que lorsque j'ai pris connaissance de sa programmation au Théâtre Hébertot, j'ai tout de suite proposé à ma fille de m'y accompagner. C'est parti pour un partage théâtral sous haute tension !
Avis sur Misery
L'oeuvre de Stephen King au Théâtre
Misery est une pièce programmée jusqu'au 6 janvier 2019 au théâtre Hébertot. Ce joli lieu de spectacle du 19e siècle, situé dans le 17e arrondissement de Paris, a su préserver une ambiance théâtrale d'autrefois tout en sachant y apporter une touche de modernité. C'est d'ailleurs un espace de divertissement que j'affectionne tout particulièrement du fait de la grande qualité de ses programmations. J'ai pu y découvrir de merveilleuses pièces comme Les inséparables (avec Didier Bourdon et Valérie Karsenti), Les jumeaux vénitiens ou encore le drame américain Les 12 hommes en colère, qui sera reprogrammé dès le 6 octobre 2018 (la pièce a obtenu le Globe de Cristal 2018 de la meilleure pièce de théâtre.)
Le Thriller Misery
Un best-seller maintes fois adapté
Mais revenons à Misery, le roman de Stephen King publié en 1987. Bien que l'auteur ait écrit des œuvres fantastiques, de science-fiction et des romans policiers, il est surtout connu pour sa capacité à effrayer ses lecteurs et lectrices dans ses œuvres horrifiques comme Shinning, Ça ou encore Carrie.
Et puis, il y a Misery... Ce thriller eut un tel succès que le dramaturge William Goldman l'imaginera en scénario, permettant ainsi son adaptation au cinéma en 1990. Le rôle d'Annie Wilkes y fut alors tenue par l'artiste Kathy Bates, ce qui lui permit de décrocher l'oscar de la meilleure actrice. Si ce livre fut aussi adapté au théâtre avec notamment Bruce Willis dans le rôle de Paul en 2015, c’est la première fois que cette pièce est joué en France.
La rencontre d'un écrivain et d'une admiratrice
Ce roman raconte l'histoire de Paul Sheldon, écrivain, qui après un accident de voiture est recueilli par l'une de ces admiratrices Annie Wilkes, qui s'avère être infirmière. Elle lui porte secours en le soignant et l'hébergeant par la même occasion. Quand celle-ci découvre que Paul tue son personnage préféré Misery Chastain dans son prochain livre, elle va alors tout faire pour qu'il la ressuscite. Pour y parvenir, elle va employer des moyens absolument cauchemardesques... Cloué dans son fauteuil roulant, Paul arrivera-t-il à ce sortir de cet enfer ? Comment faire face à une lectrice psychopathe prête à tout pour sauver son personnage de fiction ?
J'étais grand hâte de me rendre au théâtre dimanche 23 septembre, et cela, d'autant plus, que je n'avais encore pas eu l'opportunité de voir la comédienne Myriam Boyer sur la planche. Par contre, j'avais déjà vu jouer Francis Lombrail dans 12 hommes en colère et Dépendances.
Après avoir récupéré nos places, nous nous sommes laissées guider par l'ouvreuse jusqu'au carré or, catégorie 1, numéro 131 et 133. Situé à quelques rangs de la scène, c'est un emplacement que j'apprécie, car il offre une bonne assise et un espace confortable pour mes grandes jambes.
Bien que la pièce dure 1h40, je n'ai absolument pas vu le temps passer tant le rythme est très soutenu, mais aussi parce que les répliques sont accompagnés d'une mise en scène que je jugerai de remarquable.
Les effets sonores jouent aussi un rôle très important. En effet, si la tension est très palpable grâce aux jeux des comédiens, celle-ci est aussi amplifiée par des bruitages qui se veulent volontairement oppressants. Je pense notamment aux rires quasi- sataniques d'Annie ou encore à l'univers musical angoissant qui nous permet d'être au plus près de l'action. On ne serait presque pas surpris de voir tomber la neige ou la pluie dans la salle... Je peux même vous dire que mon cœur a même sursauté à un moment : cette Annie est profondément malade.
Bref, la mise en scène est parfaitement maîtrisée et terriblement efficace, car elle permet grâce aux dialogues et les effets scéniques de créer un huis clos que l'on sait aussi suggérer, rendant l'action encore plus angoissante puisqu'elle nous laisse imaginée ce qui se passe... Quant à la fin, elle est tout aussi originale tant on ne s'attend pas à ce que la scène du théâtre soit exploitée de cette façon, mais là encore, je vous laisse le plaisir de la découverte !
J'ai été très admirative du jeu des comédiens aussi bien par Myriam Boyer, qui interprète si merveilleusement cette Annie totalement atteinte par la folie, que par Francis Lombrail qui interprète un Paul très déterminé. Ce fut un vrai bonheur de voir sur scène ses deux comédiens aussi talentueux.
Myriam Boyer est à la fois actrice et comédienne. En effet, elle a navigué durant sa carrière aussi au cinéma qu'au théâtre, et même à la télévision. Mon fils ayant fait de la viole de gambe, je me rappelle tout particulièrement du film Tous les matins du monde où elle y interprète le rôle de Guignotte. Côté théâtre, elle reçoit à deux reprises le Molière de la meilleure comédienne pour Qui à peur de Virginia Woolf en 1997 et La vie devant soi en 2008.
J'étais grand hâte de me rendre au théâtre dimanche 23 septembre, et cela, d'autant plus, que je n'avais encore pas eu l'opportunité de voir la comédienne Myriam Boyer sur la planche. Par contre, j'avais déjà vu jouer Francis Lombrail dans 12 hommes en colère et Dépendances.
Impressions sur la pièce de théâtre Misery
Immobilisé dans un lit avec une jambe brisée, un homme hurle de douleur. Grâce à la maîtresse de maison Annie Wilkes, il apprend qu'il est inconscient depuis 4 jours suite à un terrible accident de voiture. Témoin de cette tragédie, Annie l'a rapatrié chez elle, afin de lui apporter tous les soins nécessaire à sa guérison. Pour elle, il n'est pas un inconnu, puisque en tant que " fan numéro 1 ", elle le suit partout...
C'est ainsi que Paul Sheldon fait la connaissance de cette infirmière à la fois éprise d'amour pour lui, et très attachée à Misery, un personnage de fiction née des livres à l'eau de rose de Paul. Lorsqu'elle apprend que son écrivain préféré tue son héroïne dans le dernier livre qui vient de paraître, la véritable personnalité d'Annie se dévoile, laissant sa folie prendre le dessus. Elle fait alors tout ce qu'il faut pour que Paul ressuscite Misery, et pour cela, elle est capable d'employer tous les moyens, même les plus monstrueux...
C'est ainsi que Paul Sheldon fait la connaissance de cette infirmière à la fois éprise d'amour pour lui, et très attachée à Misery, un personnage de fiction née des livres à l'eau de rose de Paul. Lorsqu'elle apprend que son écrivain préféré tue son héroïne dans le dernier livre qui vient de paraître, la véritable personnalité d'Annie se dévoile, laissant sa folie prendre le dessus. Elle fait alors tout ce qu'il faut pour que Paul ressuscite Misery, et pour cela, elle est capable d'employer tous les moyens, même les plus monstrueux...
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Crédit photo Nathalie Sternalsty |
N'ayant pas vu Misery au théâtre auparavant, j'étais très curieuse de découvrir comment l'ambiance si horrifique du livre allait être mise en scène. Dès le début, on se rend compte qu'Annie est tout de même un peu spéciale, mais on se dit qu'elle est tellement admirative de son écrivain et si proche de Misery, que ceci explique peut-être cela... Mais évidemment, ce n'est pas du tout le cas ! Très vite, la personnalité très perturbée d'Annie inquiète Paul : il redoute le moment où elle va s'apercevoir que Misery meurt dans son dernier livre...
Et ce moment-là, rien ne va plus : Annie, choquée et totalement anéantie par la lecture du livre, perçoit la disparition de Misery comme un véritable traumatisme. SA Misery qui l'accompagne depuis plus de 20 ans ne peut pas mourir... Elle oblige donc Paul à écrire un nouveau livre où il devrait la ressusciter.
On assiste alors à un huis clos entre la diabolique et angoissante Annie et un Paul meurtri physiquement car submergé par une douleur insupportable, et psychologiquement. Fort heureusement son l'instinct de survie lui permet de ne pas perdre tout espoir et cela malgré une situation qui est très loin de lui être favorable... Jusqu'au bout, on se demande comment tout cela va bien pouvoir se terminer...
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Crédit photo Nathalie Sternalsty |
Entre amour et folie...
Et ce moment-là, rien ne va plus : Annie, choquée et totalement anéantie par la lecture du livre, perçoit la disparition de Misery comme un véritable traumatisme. SA Misery qui l'accompagne depuis plus de 20 ans ne peut pas mourir... Elle oblige donc Paul à écrire un nouveau livre où il devrait la ressusciter.
On assiste alors à un huis clos entre la diabolique et angoissante Annie et un Paul meurtri physiquement car submergé par une douleur insupportable, et psychologiquement. Fort heureusement son l'instinct de survie lui permet de ne pas perdre tout espoir et cela malgré une situation qui est très loin de lui être favorable... Jusqu'au bout, on se demande comment tout cela va bien pouvoir se terminer...
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Crédit photo Nathalie Sternalsty |
Des effets visuels et sonores ingénieux
Commençons par la décoration très intéressante, car elle nous permet d'évoluer dans cette maison isolée grâce à d'ingénieux effets visuels. C'est ainsi que si nous découvrons dans un premier temps la chambre où est séquestré Paul, on est tout aussi capable de visualiser les autres pièces de cette maison... Mais je ne vous révélerai pas comment !
Les effets sonores jouent aussi un rôle très important. En effet, si la tension est très palpable grâce aux jeux des comédiens, celle-ci est aussi amplifiée par des bruitages qui se veulent volontairement oppressants. Je pense notamment aux rires quasi- sataniques d'Annie ou encore à l'univers musical angoissant qui nous permet d'être au plus près de l'action. On ne serait presque pas surpris de voir tomber la neige ou la pluie dans la salle... Je peux même vous dire que mon cœur a même sursauté à un moment : cette Annie est profondément malade.
Bref, la mise en scène est parfaitement maîtrisée et terriblement efficace, car elle permet grâce aux dialogues et les effets scéniques de créer un huis clos que l'on sait aussi suggérer, rendant l'action encore plus angoissante puisqu'elle nous laisse imaginée ce qui se passe... Quant à la fin, elle est tout aussi originale tant on ne s'attend pas à ce que la scène du théâtre soit exploitée de cette façon, mais là encore, je vous laisse le plaisir de la découverte !
Un mot sur les comédiens
J'ai été très admirative du jeu des comédiens aussi bien par Myriam Boyer, qui interprète si merveilleusement cette Annie totalement atteinte par la folie, que par Francis Lombrail qui interprète un Paul très déterminé. Ce fut un vrai bonheur de voir sur scène ses deux comédiens aussi talentueux.
Myriam Boyer est à la fois actrice et comédienne. En effet, elle a navigué durant sa carrière aussi au cinéma qu'au théâtre, et même à la télévision. Mon fils ayant fait de la viole de gambe, je me rappelle tout particulièrement du film Tous les matins du monde où elle y interprète le rôle de Guignotte. Côté théâtre, elle reçoit à deux reprises le Molière de la meilleure comédienne pour Qui à peur de Virginia Woolf en 1997 et La vie devant soi en 2008.
Francis Lombrail : Après une carrière de commissaire priseur, il se lance comme comédien en 2005. En 2013, il réalise son rêve en achetant le théâtre Hébertot tout en continuant à jouer en parallèle dans de nombreuses pièces dont 12 hommes en colère où il interprète le juré numéro 3 et également au cinéma, pour la télévision et dans un court-métrage ainsi que de nombreuses adaptations de scénarios à la scène depuis 2008.
En conclusion : Misery est tout simplement LA pièce qu'il ne faut pas manquer en cette rentrée 2018. Elle est non seulement servie par un excellent duo de comédiens -dont le jeu ne laissera personne indifférent - mais aussi par une adaptation et une mise en scène remarquable : c'est tout simplement un sans-faute !
Avez-vous déjà lu un Stephen King ?
Connaissez-vous Misery ?
Informations :
Connaissez-vous Misery ?
Informations :
Misery de William Goldman d'après le roman de Stephen King
Théâtre Hébertot 78 bis boulevard des Batignolles – 75017 Paris (métro Rome)
Jusqu'au 6 janvier 2019
Du mardi au samedi à 21 h et le dimanche à 15 h
Prix : De 15 à 55 €
Jusq'au 14 octobre : 35 € au lieu de 48 € en catégorie 1 et 25 € au lieu de 38 € en catégorie 2
Jusq'au 14 octobre : 35 € au lieu de 48 € en catégorie 1 et 25 € au lieu de 38 € en catégorie 2
Durée : 1h 40
Mise scène : Daniel Benoin
Adaptation française : Viktor Lazlo
Comédiens : Myriam Boyer et Francis Lombrail