Spectacle Fac Similé : une pièce ciné improvisé !
Et si le temps d’un spectacle, le théâtre nous emmenait au cinéma ? Et si ce film, c’était le public qui le choisissait ? C’est ce que nous propose Plusieurs Mots Productions avec son spectacle Fac Similé : une pièce totalement improvisée mixant deux films et/ ou séries selon le désir du spectateur. Mais que vaut la performance ?
Spectacle Fac Similé : l’art de l’improvisation
⇒ Théâtre Le bout Paris ⇐
Le spectacle Fac Similé est programmé jusqu’au 26 juin 2020 au théâtre Le Bout situé dans le 9ème arrondissement de Paris. Ce lieu intimiste spécialisé dans les spectacles humoristiques est le plus ancien de la capitale. Disposant d’une salle de 80 places, il propose de nombreux représentations promettant d’offrir des moments forts sympathiques. J’ai eu l’opportunité de découvrir Fac Similé qui est joué tous les vendredis à 19h30.
Quel film ou série allez-vous choisir ?
Fac Similé est un spectacle d’improvisation imaginé par la compagnie Plusieurs Mots Productions et mise en scène par Sophie Brossard. Pour monter le spectacle, la troupe a besoin de nous – le public – pour imaginer le prochain grand succès américain capable d’entrer en lice pour les Oscars ! Il nous suffit alors de proposer un film et/ ou une série : les deux choix seront mixés pour créer le
prochain blockbuster ! On peut aussi donner des idées pour les personnages et le lieu : nous devenons ainsi les créateurs de ce futur show. Autant vous dire que chaque représentation donnera lieu à un scénario unique et intégralement improvisé.
L’idée de ce spectacle est née lors d’un séjour aux Etats-Unis, où Sophie Broussard a pu expérimenter l’improvisation de formes longues. Cette dernière se caractérise par une histoire évolutive, dynamique avec plusieurs personnages qui vivent dans un même univers. C’est ce concept qu’elle a choisi d’intégrer dans Fac Similé.
Une pièce théâtrale unique à chaque représentation
Lors de ma venue, ma proposition du film Word War Z a été retenue, associée à une autre proposition du public Friends, la série. Le hasard est assez cocasse quand on sait que Brad Pitt a joué dans ce film apocalyptique et que son ex femme – Jennifer Aniston – dans la sitcom !
Cela a donc donné à World War Friends : une coloc de zombies à New-York où des personnes plus ou moins décomposées cohabitent : un zombie chômeur, un autre charmeur, un couple d’amoureux qui n’a pas encore officialisé leur relation, une zombie qui ne vit que pour son boulot, le zombie enfant, le propriétaire et sa fille. À cela s’ajoute des humains mangeurs de zombies et un théâtre créé… par des zombies.
Une fois tous les éléments choisis – le public est maître du choix (très contente d’avoir pu intégrer comme lieu le théâtre !), les comédiens peuvent se lancer dans cette histoire d’un soir.
Les trois comédiens ont ainsi tous les éléments pour imaginer l’histoire. Le rythme soutenu mis en place dès le début de la représentation se maintient durant toute la représentation : les artistes parviennent non seulement à gérer plusieurs personnages, mais sont aussi capables de conserver une cohérence dans ce scénario improvisé. Ils vont encore plus loin en ajoutant des moments comiques, que cela soit dans le jeu de regard entre les comédiens ou les mots.

De la folie, de l’humour à un rythme très soutenu
J’imagine combien l’exercice doit être compliqué mais malgré cela, l’histoire se joue avec une grande spontanéité, tout en permettant aux personnages d’évoluer : les traits de caractères des zombies se dessinent, leur conférant un quelque chose qui les rend attachant. Parmi eux, l’enfant zombie qui va enfin trouver des personnes qui ont la même passion qu’elle – le monopoly – : le seul hic c’est qu’ils sont humains ! Il y a aussi des histoires d’amour où A (fille du proprio) aime B (ami de C), mais D (une fille de la coloc) aime B en secret, et C (le zombie tombeur ami de B) aime D… Vous me suivez ? Tout ce petit monde se côtoient au sein de l’appart, mais également au théâtre, dans la rue ou encore dans l’une des dernières sociétés post apocalyptique où le patron est bien évidement un zombie !

Un Word War Z en mode Friends très réussi, où le troupe n’a pas besoin des rires enregistrés de la sitcom : ceux du public sont très présents ! Parmi ces éclats de rires bien réels, des bandes musicales sont diffusées avec parcimonie, afin d’accentuer un instant particulier. Là encore, tout se joue sur l’improvisation, pour faire écho aux jeux des trois comédiens.
Un mot sur les comédiens
Parmi les 7 comédiens de la troupe, j’ai découvert le jour de ma venue Sophie Brossard, Vincent Ronsac et Pamela Quemener. Chacun d’entre eux ont merveilleusement bien interprété leurs personnages, reconnaissables selon leur façon de s’exprimer, leur gestuelle ou leurs particularités physiques. Je dois dire que Pamela Quemener m’a bien fait rire avec sa mâchoire tout comme Sophie Brossard avec ses soucis de décomposition – la vie d’un zombie n’est pas simple !
La troupe a aussi un grand avantage : une belle complicité qui leur permet de créer une histoire complètement dingue, à un rythme effréné avec un jeu très fluide : cela offre sur scène de la folie, de l’humour, un peu de vanne entre comédien – tout en malice et sans méchanceté – , et beaucoup d’énergie.




